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Pénurie de conducteu

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Pénurie de conducteurs : pourquoi le transport à la demande pourrait changer la donne ?

Tribunes

08

/

02

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2023

Le manque de main d’œuvre dans les transports publics est un état de fait structurel et généralisé. Le Transport à la Demande, qui permet de fonctionner avec des conducteurs détenant simplement le permis B, pourrait améliorer durablement la situation. 

4000 postes non pourvus en France, grèves à répétition, démissions en cascade, hausse de 10% des arrêts maladie (entre 2019 et 2021) : les signaux d’alerte sont sans appel. Certes, les salaires des conducteurs de bus ne sont plus à la hauteur des responsabilités et de la pénibilité auxquels fait face leur quotidien. Toutefois, le retour du « travailler plus pour gagner plus », notamment prôné par la nouvelle direction de la RATP, semble n’avoir que peu d’impact. Qu’en est-il dans le contexte inflationniste actuel ? Les conditions de travail risquent de se dégrader avec des cadences encore plus rudes et des rémunérations insuffisantes. Pourtant des solutions existent.

Le Transport à la Demande redore le métier de conducteur de bus en lui offrant un quotidien porteur de sens

Le Transport à la Demande représente une opportunité pour les décideurs publics de faire face à la pénurie de main-d’œuvre, tout en décarbonant leur offre de mobilité. À lui seul, il propose de nombreuses réponses à l’évolution du métier de conducteurs et à leurs nouvelles aspirations :

  • Les minibus de TàD se conduisent avec un permis B (dans la limite de neuf places assises maximum). Pour les conducteurs candidats c’est l’occasion d’accéder plus facilement et plus vite à un poste. Pour les opérateurs, c’est l’occasion de recruter plus facilement et de former plus rapidement les nouvelles recrues. 
  • Plus compacts, les véhicules sont plus simples à conduire et à manœuvrer. Les flottes sont plus faciles à électrifier. 
  • L’exploitation du TàD garantit un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Les conducteurs de TàD bénéficient souvent d’horaires fixes, connus d’avance et non coupés.
  • Le TàD fait bénéficier d’une bonne ambiance de travail. Les retours terrain confirment une expérience globale plus agréable tant pour les conducteurs que les usagers. Les TàD sont réputés pour leur ambiance conviviale, l’insécurité y est d’ailleurs inexistante. Les passagers ayant reservé leur trajet doivent monter en donnant leur prénom. Cela suffit parfois à transformer la relation avec le conducteur.

Je trouve que ça permet de créer un vrai contact avec les passagers. Avant, ils ne nous adressaient pas la parole. Et puis on se raconte un peu nos vies. Une ado que je conduis tous les jours m’a expliqué que grâce au service, la garde était désormais mieux partagée entre ses parents”.
Mylène, 48 ans, conductrice d’un des bus Transdev Darche-Gros dédié au service de TAD IDFM

Adriano, conducteur du service TCL à la Demande à Lyon

Les conducteurs sont sympas, c’est globalement bien. On peut discuter avec eux, ce que l’on peut faire moins facilement dans un bus et pas du tout dans un tramway. C’est bien pour échanger et puis ça rend le voyage moins long […] À la longue on finit par connaître les conducteurs. L’année dernière, quand un conducteur est parti, on s’est dit au revoir chaleureusement ».
Usager du service Resa’Tao à Orléans

On a une clientèle qui est souvent la même, ce qui fait que l’on crée des affinités avec les clients. Ils disent tout le temps « Bonjour » et on finit par se tutoyer. Ça crée une ambiance vraiment chaleureuse ».
Adriano, conducteur du service TCL à la Demande à Lyon

  • Parce qu’ils conduisent des minibus partagés remplis au lieu de grands bus vides, les conducteurs se sentent davantage valorisés dans leur métier

“On dit que c’est un service qui menace le transport public mais je dirais le contraire. C’est justement un service qui vient vraiment aider les gens à se déplacer au quotidien”.
Nicolas, la trentaine, conducteur d’un des bus Transdev Darche-Gros dédié au service de TAD IDFM

Et si le mal-être des conducteurs n’était pas indépendant de celui des usagers ?

Une piste importante pour pallier la pénurie de conducteurs pourrait tout simplement consister à changer le métier en changeant l’offre de transport public. 

Il n’est plus à prouver qu’une part de plus en plus importante de l’offre de transport en commun ne correspond plus aux nouveaux modes de vie. Parmi eux le télétravail, mais aussi la popularisation de nouveaux modes de déplacements individuels notamment en ville (trottinettes, vélos électriques, retour en force de la marche, etc.), rendent moins pertinente une offre de transport public fixe. De leur côté, les zones périurbaines et rurales réclament des solutions crédibles pour réduire la dépendance à la voiture. 61 % des Français ruraux n’envisagent pas d’y renoncer pour l’instant², faute d’alternatives disponibles. Dans le même temps, 82% des Français étaient pourtant prêts à changer leurs habitudes de mobilité en 2021³.

Là encore, le Transport à la Demande a des cartes à jouer en proposant des réponses pertinentes – car plus souples – à l’évolution des modes de vie aux besoins croissants de déplacements toujours plus diversifiés : 35% des usagers du TàD utilisaient auparavant la voiture pour réaliser leur trajet¹. 10% des usagers se sont séparés d’une voiture depuis qu’ils font appel au TàD¹. 

De plus, sur des territoires peu denses, la mise en place d’un service de Transport à la Demande dynamique, c’est-à-dire qui repose sur le numérique, à l’instar des solutions Padam Mobility revient à 3 fois moins cher que celle d’une ligne fixe classique¹. Un atout considérable pour faire des économies côté collectivité publique.

Romain Roy, vice président à aux transports et à la mobilité, Orléans Métropole.

« [Dans des zones peu denses] on sert mal les usagers faute d’une fréquence suffisante et le coût marginal est très élevé. Ce qui a tout changé, c’est l’arrivée du numérique car avec les algorithmes on peut optimiser les temps de parcours en temps réel et disposer d’une grande souplesse ». Olivier Carré, ancien Président d’Orléans Métropole

« Nous avons la sensation de mieux investir l’argent du contribuable, d’autant plus que la stratégie de la métropole d’Orléans [...] est d’offrir un meilleur service ». Romain Roy, vice-président aux transports et à la mobilité, Orléans Métropole, à propos de la mise en place du service Résa’Tao.

Entre autres idées à la disposition des collectivités, il est tout à fait possible dans de nombreux cas de fusionner Transport Scolaire, Transport à la Demande, et Transport de Personnes à Mobilité Réduite au sein du même service. Aux économies de deniers publics s’ajoute ainsi une mesure inclusive.

Vrai outil de lutte contre la fracture territoriale et des inégalités devant les mobilités, le Transport à la Demande permet d’investir collectivement et sans plus tarder contre l’autosolisme souvent subi et l’absence de solution de déplacement pertinente, en milieu peu dense. C’est une opportunité offerte aux collectivités et aux opérateurs pour répondre à la nouvelle donne et proposer des transports vraiment en commun.

Les équipes Padam Mobility.

 

Cet article pourrait vous intéresser : Le transport à la demande : un seul mode de déplacement pour une variété de cas d’usages.

Sources :
₁.Études menées par les clients de Padam Mobility, notamment à Strasbourg sur le service flex’hop.
₂.Étude Kantar, 2022
₃.https://fr.statista.com/themes/9966/mobilites-durables-en-france/#topicOverview

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