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Compétence mobilité : comment les territoires l'obtiennent et la gèrent ?

La loi d’Orientation des Mobilités (loi LOM) a récemment mis en place plusieurs dispositions relatives à la gestion de la mobilité. Afin de réduire les inégalités territoriales, l’organisation de la compétence mobilité a été revisitée, en faveur d’une mobilité plus durable.

Compétence mobilité : comment les territoires l'obtiennent et la gèrent ?

Qui peut choisir de prendre la compétence mobilité ?

La loi LOM du 24 décembre 2019 vise à instaurer une autorité organisatrice de la mobilité (AOM) locale, pour couvrir tout le territoire français.  Il y a encore peu, seules 3 instances étaient de fait AOM:

  • Les communautés d’agglomération ;
  • Les communautés urbaines ;
  • Les métropoles.

La loi LOM encourage donc désormais les communautés de communes à exercer cette compétence et devenir AOM locale, à l’échelle de son territoire. Si une communauté de communes décidait de ne pas tenir ce rôle, alors la région serait nommée AOM dès le 1er juillet 2021, avec un retour en arrière difficilement envisageable.

Pourquoi faire le choix de la compétence mobilité ?

Les communautés de communes ne sont aucunement obligées de devenir AOM locales, cependant, plusieurs raisons peuvent les pousser à prendre une telle décision :

  • Élaborer une stratégie locale de mobilité : en gérant la compétence mobilité, une communauté de communes peut prendre en main la maîtrise du projet de son territoire, et orienter les décisions en fonction de celui-ci. C’est l’occasion de construire un projet en articulation avec les autres politiques publiques, et ainsi prendre en compte plusieurs aspects (économiques, énergétiques, environnementaux, sociaux…) ;
  • Devenir un acteur légitime, et bien identifier au sein de l’écosystème local de la mobilité ;
  • Proposer des solutions de mobilité qui prennent en compte la réalité du territoire en matière de besoins de déplacements, et agir ainsi en faveur des recommandations de la loi LOM ;
  • Organiser et soutenir les services de son choix, en lien avec les offres de service de mobilité déjà présentes sur le territoire, qu’elles soient publiques ou privées.

Compétence mobilité : les différents moyens d’action

Chaque AOM locale est libre d’exercer sa compétence mobilité à sa convenance, en choisissant d’organiser les services en fonction des besoins de mobilité propre à son territoire. La communauté de communes AOM doit alors élaborer une stratégie locale de mobilité, et est aidée par différents leviers d’action possibles. Le plan de mobilité simplifié est un outil qui peut guider dans la mise en place de cette stratégie, comme l’organisation de services de transport, la contribution financière ou technique au développement des projets, ou encore l’information et l’accompagnement individualisé à la mobilité.

L’AOM locale doit également s’entourer des acteurs locaux, et les fédérer, pour communiquer sur sa politique de mobilité, mais aussi obtenir leurs avis sur les possibles améliorations des offres de services, et ainsi mieux répondre aux besoins des usagers.

Enfin, la communauté de commune exerçant la compétence mobilité doit s’imposer comme acteur majeur dans l’écosystème local de la mobilité. Pour faciliter la coordination entre les AOM, la loi LOM a prévu un outil supplémentaire : le contrat opérationnel de mobilité à l’échelle du bassin de mobilité. Cela vise à réunir les AOM d’un même bassin (lui-même définit par le conseil régional) et les différents acteurs de la mobilité, pour élaborer et diffuser les actions mises en œuvre.

Comment organiser la gestion de la compétence mobilité ?

La décision de prendre en main la compétence mobilité n’engage pas l’AOM locale à mettre en place une stratégie dès le 1er juillet 2021. Les choses doivent être faites avec réflexion et recul.

Etre au point sur le territoire et les offres de services déjà mis en place

Avant d’élaborer une quelconque stratégie, il est essentiel de connaître son territoire, et d’estimer au plus près les besoins des usagers. Pour avoir un compte-rendu précis, plusieurs éléments peuvent contribuer à l’analyse des besoins en mobilité sur le territoire :

  • Les données de recensement (sur les déplacements des habitants par exemple) ;
  • Les données de planification ;
  • La mobilisation des acteurs locaux ;
  • Les enquêtes locales directement auprès du public concerné ;
  • Les services déjà mis en place par les collectivités (trains, navettes, plateformes de covoiturage, pistes cyclables…) ;
  • Les services privés mis en place (covoiturage, autopartage, transport à la demande…).

Identifier les enjeux de la mobilité sur le territoire

D’une communauté de communes à une autre, les enjeux de la mobilité seront différents. Ils peuvent porter sur différents aspects :

  • L’accessibilité des personnes fragiles et vulnérables, et le maintien du lien social ;
  • L’articulation des différents modes de transport, et notamment les services mis en place pour permettre le rabattement vers des infrastructures de transport assurant la connexion du territoire avec les agglomérations ayant un réseau et un flux réguliers et quotidiens ;
  • La préservation de l’environnement et de la qualité de l’air ;
  • La contribution à des projets engagés par d’autres acteurs, que ce soit financièrement ou techniquement, notamment en termes de mobilité partagée, mobilité active et mobilité solidaire.

Développer des services adaptés au territoire

Énoncer clairement les enjeux de la mobilité permet à l’AOM locale de cibler les services à développer pour répondre précisément au besoin de son territoire. Cela peut alors se traduire par l’organisation de services de transport public, de mobilités solidaires (transport à la demande), de mobilités actives (location de vélos), de mobilités partagées (auto-partage), ou encore de transport de marchandises et de logistique.

Cela peut aussi prendre la forme d’un service de conseil et d’accompagnement individualisé à la mobilité, notamment pour les personnes vulnérables, ou pour les employeurs et les parcs d’activités qui souhaitent faciliter le trajet domicile-travail de leurs employés.

Mobiliser des leviers financiers à la disposition des communautés de communes

Afin d’aider les AOM locales dans la mise en place de leurs projets, plusieurs leviers financiers sont possibles :

  • Le versement mobilité pour l’organisation de services réguliers ;
  • Les dispositifs de soutien de l’État (DSIL, CPER, DTER, DPV et TDIL) ;
  • Les appels à projets et manifestations d’intérêt thématiques ;
  • Les programmes « certificats d’économie d’énergie » ;
  • Les offres de financement de la Banque des territoires.

Le service de Transport à la Demande (TAD) proposé par Padam Mobility s’inscrit dès lors dans de nombreux projets d’AOM locale, car il permet d’élargir l’offre de transport en s’arrêtant essentiellement sur les besoins des usagers.

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